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Jérémie Andrieu, supporter pour toujours

Article paru dans RUGBY MAG (n° 1123 de Mai 2013)

Handicapé depuis l’âge de 14 ans, Jérémie reste attaché à son club

Supporter pour toujours

Blessé en mai 1999 alors qu’il n’avait pas 15 ans, Jérémie Andrieu reste un passionné de rugby et il se rend régulièrement à « Jean-Alric » pour supporter son club de toujours, le Stade Aurillacois.

C’est dans le cadre d’un tournoi disputé à Aurillac que Jérémie Andrieu a été victime, en mai 1999, alors qu’il n’avait pas encore 15 ans, « un âge où on vit au jour le jour », d’un grave accident qui a bouleversé sa vie. « Minime au Stade Aurillacois où je jouais ailier ou centre, j’étais demi de mêlée ce jour-là contre Saint-Simon. J’ai fait une mauvaise réception et je suis retombé sur la tête, ce qui a entraîné une fracture des cervicales au niveau C4-C5 et une compression de la moelle épinière », explique-t-il. « Je suis tétraplégique, mais j’ai récupéré un peu et je peux bouger mes bras. Si je parviens à me tenir debout, c’est juste pour faire quelques pas, sinon je me déplace en fauteuil ». Opéré à Limoges où il allait rester près de deux mois, Jérémie passera ensuite un an en rééducation au centre Propara de Montpellier avant de revenir à Aurillac sa ville natale. Élève en classe de troisième au moment de l’accident, il effectue sa rentrée en seconde en septembre 2000. « J’ai passé mon bac et j’ai arrêté les études », souligne celui qui vit avec ses parents dans la maison familiale.

« Je fais du bénévolat auprès des Paralysés de France à Aurillac où je participe aussi à la commission communale d’accessibilité, avec des représentants de la ville et d’associations ». Rappelant l’importance du rôle joué par sa famille dans l’épreuve qu’il a connue, « pour affronter cette situation, c’est primordial de la sentir là », il évoque aussi la présence d’une autre famille, celle du rugby. « Après l’accident et encore aujourd’hui, le Stade Aurillacois m’a toujours soutenu et m’a aidé à tous les niveaux », souligne celui qui se définit comme « un fan inconditionnel de rugby ». Il se rend d’ailleurs régulièrement au stade Jean Alric afin de supporter son club de toujours, « qu’il pleuve ou qu’il neige ». Jérémie Andrieu n’éprouve aucun ressentiment à l’égard de son sport. « Ce qui m’est arrivé est un accident de la vie et c’est la faute à pas de chance ! »

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Aussi fan d’« Indochine »

Le Cantalien avoue également un petit faible … pour le football. « Je suis pour l’Olympique de Marseille et être vice-champion derrière le PSG, ce ne serait déjà pas si mal », lâche-t-il, en expliquant avoir déjà fait le déplacement au Stade Vélodrome, mais aussi à Montpellier et à Saint-Etienne pourvoir jouer les Phocéens.

Si le sport occupe une large part dans sa vie, Jérémie Andrieu s’intéresse aussi à la musique. « Je vais voir des concerts à la salle Le Prisme à Aurillac, j’ai des goûts très éclectiques, variétés françaises et rock, et je suis allé voir récemment Indochine ».

Participant régulièrement aux assemblées générales de Rugby Espoir Solidarité à Gradignan, près de Bordeaux, il apprécie « le fait de se retrouver tous ensemble ». Il ajoute: « Je connais bien Philippe Cubaynes, Jean Arhancet, Daniel Roulet, Serge Cros et Patrick Cazères que je vois quand je suis invité à un match de l’équipe de France par la Fondation Ferrasse et c’est toujours agréable d’échanger entre nous ». A propos de la Fondation Ferrasse, il évoque « une action exemplaire qui démontre que nous ne sommes pas oubliés », en rappelant qu’après un accident comme celui dont il a été victime, « on se trouve confronté à une réalité qui n’est pas évidente ». Et en guise de conclusion: « Je me dis qu’il y a pire que mon cas. J’essaie d’aller de l’avant car il ne sert à rien de ressasser le passé ».

Texte: Félix Chiocca – Photo: Bernard Delage