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Franck Vuilbert, comme un vrai « pro»

Article paru dans RUGBY MAG (n°1117 de novembre 2012)

Comme un vrai « pro»

Resté fidèle à l’ASM-Clermont Auvergne, son club formateur où il travaille en tant qu’analyste auprès de l’équipe du Top 14 et entraîneur auprès des équipes de jeunes, Franck Vuilbert veut encore assouvir sa passion pour le ballon ovale. 

C’est au retour d’un entraînement, le 7 septembre 2007, que Franck Vuilbert, alors âgé de 24 ans, a été victime d’un accident de la circulation alors qu’il circulait en moto. « C’était le jour de l’ouverture de la Coupe du Monde et je rentrais chez moi pour voir France-Argentine avec ma copine. Un camion m’a coupé la route, j’étais sur la file de gauche, j’ai freiné en essayant de l’éviter », se souvient celui qui était trois-quarts aile à Colomiers où il était arrivé la saison précédente en tant que joker médical.

Paraplégique, Franck Vuilbert va, dans un premier temps, rester un mois et un demi à l’hôpital Purpan de Toulouse avant de rejoindre durant plus de cinq mois le centre Propara de Montpellier.

« Originaire de Moulins, je suis revenu avec ma copine à Clermont où j’avais vécu cinq années de formation avec l’ASM, des Reichel jusqu’en Espoirs », raconte-t-il. Désireux de rester dans le milieu du rugby auquel il est toujours très attaché, Franck Vuilbert a tout d’abord travaillé au comité départemental du Puy-de-Dôme « grâce à des connaissances sur Clermont ». Il s’est occupé de la formation des éducateurs et des sélections de jeunes « et j’entraînais un peu les cadets de l’ASM ».

Sa situation professionnelle a ensuite évolué. « Quand je suis revenu sur Clermont, l’ASM qui ne m’avait pas oublié m’a réintégré en son sein. C’est ainsi que j’ai pu assurer ma reconversion dans le monde du rugby ». Il ajoute en souriant: « le rugby, c’est ce que je savais faire le mieux, hier comme joueur, aujourd’hui en tant qu’éducateur et analyste ».

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Analyste et entraîneur

En effet, Franck Vuilbert est devenu analyste vidéo avec le groupe professionnel. « C’est actuellement 80% de mon temps. Nous sommes deux et nous travaillons sur un logiciel qui permet de découper les matchs pour que les coachs puissent ensuite les disséquer » explique-t-il. En précisant qu’il intervient également auprès des Espoirs, « tout en assurant une activité formation d’éducateurs et de l’entraînement sur du travail de technique individuelle en moins de 15 ans et en Crabos ». Pas le temps de s’ennuyer ! Insistant sur l’importance du rôle joué par sa famille et ses proches après son accident qui est toujours pour lui « quelque chose d’inacceptable », il lance : « mon état d’esprit, c’est de continuer à aller de l’avant ; je n’ai pas le choix ! »

Concernant la Fondation Albert Ferrasse dont il connaît certains représentants (Daniel Roulet qui est au Comité d’Auvergne, et Patrick Gazères, qui organise l’accueil lors des matchs du Tournoi), Franck Vuilbert évoque « une grande réactivité et une action appréciable dans la vie quotidienne comme le cadeau de Noël, une présence et un soutien qui font du bien ». Il a déjà eu l’occasion d’assister à une Assemblée générale de Rugby Espoir Solidarité à Gradignan où il a fait la connaissance de Jean Arhancet, le président de la Fondation Ferrasse. Autant d’échanges qu’il a appréciés tout comme le changement des mentalités à l’égard du handicap qu’il perçoit dans la société.

Texte : Félix Chiocca – Photo : Pierre Couble