Imprimer Imprimer

Lionel Teyssier, toujours fonceur et gagneur

Article publié dans le n° 1120 de Février 2013 de RUGBY MAG

Malgré son handicap, il a créé une entreprise de vente par correspondance

Toujours fonceur et gagneur 

Blessé en mars 1996 alors qu’il était âgé de 28 ans, le Provençal Lionel Teyssier travaille avec son frère ainé dans une société de vente par correspondance de matériel de vélo qu’ils ont créée tous les deux. Il a ainsi découvert le monde du cyclisme, tout en demeurant très attaché au rugby.

« Mon club a toujours été à mes côtés, à l’image de Roger Camoin, mon entraîneur de l’époque, et il ne se passe pas une semaine sans que l’un de mes anciens coéquipiers ne me rende visite, Il y en a tellement que c’est difficile de tous les citer ». Gravement blessé, le 31 mars 1996 sur le terrain des Angles (Gard), lors qu’il jouait troisième ligne aile sous le maillot de Noves dans un match contre St Saturnin les Avignon, Lionel Teyssier, qui est tétraplégique, reste très attaché au rugby. « Je suis toujours très entouré par ma famille, mais je n’ai jamais coupé les ponts avec le monde du rugby. Avec les copains, on regarde les matchs de l’équipe de France à la télé et en Top 14, on supporte Clermont, surtout moi car j’ai des origines auvergnates, et Toulon. Quand ces deux clubs se rencontrent, on est pour celui qui jouera le mieux. J’aimerais bien que l’un soit champion d’Europe et l’autre champion de France », lâche-t- il en souriant. Le rugby occupe toujours une large place dans sa vie, « Encore plus qu’avant et si certains se demandent pourquoi, c’est qu’ils ne font pas partie de cette famille qui offre tellement de chaleur humaine », assure-t-il. Le club-house du Racing Club Novais porte d’ailleurs son nom depuis juin dernier, date du 30e anniversaire du club, Lionel Teyssier en est toujours dirigeant, après y avoir été beaucoup plus impliqué il y a quelques années, « L’an dernier, Noves a été champion des Bouches-du-Rhône des écoles de rugby », tient à préciser celui qui habite toujours dans cette commune située près de la Durance et du département du Vaucluse, C’est là que Lionel Teyssier, comptable de métier, a créé, avec son frère aîné Christophe, Speed Cycles, une société de vente par correspondance de vélos et de matériels liés à cette activité. L’occasion pour lui de découvrir « l‘excellente mentalité d’une discipline où, comme au rugby, il y a un dépassement de soi ».

rm_1120

« LA VIE EST PLUS FORTE QUE TOUT »

Évoquant le rôle de la Fondation Ferrasse, Lionel Teyssier parle « d’une action exceptionnelle » et avoue « ne pas être étonné de voir que le rugby, avec ses valeurs de solidarité, ait réussi à mettre en place une telle structure ». Il poursuit: « Je connais Jean Arhancet, Daniel Roulet que nous avons rencontré avec mon frère lors d’un match Clermont-Perpignan il y a deux ans, et Patrick Gazères, toujours disponible pour les blessés du rugby lors des matchs internationaux ». A 44 ans, il reconnaît « ne pas avoir le temps de s’ennuyer », lui qui, dans sa jeunesse, en dehors du rugby, faisait de la planche à voile, du snowboard et de la musculation, Lionel Teyssier a conservé « un tempérament de fonceur et de gagneur » qui lui a permis de s’adapter aux circonstances. « Je disais que si un jour je me retrouvais dans un fauteuil, je préférerais mourir, se souvient-il. Cela fait 16 ans que je suis dans un fauteuil et je m’aperçois que la vie est belle et qu’elle est plus forte que tout ». 

Texte : Félix Chiocca – Photo : Antoine Roullet