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Gros budget pour les fauteuils

Article paru dans RUGBY MAG (n° 1144 de juin 2015)

Gros budget pour les fauteuils

La Fondation Albert Ferrasse apporte son aide aux grands blessés d’avant le 1er juillet 1999 pour leur permettre de disposer de fauteuils adaptés qu’ils doivent changer régulièrement. Nous avons rendu visite à deux d’entre eux : Michel Marticorena, au Pays Basque, et Alain Koch, dans la région de Grenoble.

Michel Marticorena, âgé de 64 ans, habite à Ainhoa au Pays Basque. « J’ai sauté en touche. Je suis tombé sur un coup d’épaule, un autre joueur est tombé en travers et j’ai eu une luxation des vertèbres cervicales C4-C5 », raconte celui qui a été blessé en 1971, l’année de ses vingt ans, alors qu’il jouait 3° ligne aile avec Cambo-les-Bains lors d’un match à St-Pée-sur-Nivelle. Michel Marticorena reconnaît qu’il n’aurait pu acheter son fauteuil électrique sans l’importante participation de la Fondation Albert Ferrasse. « C’est elle qui prend en charge mon fauteuil qui est verticalisateur et qui coûte cher. Autrement, je n’aurais pas pu en avoir un comme cela. Plusieurs fois dans la journée, cela me permet de me mettre debout. Je bouge un petit peu les bras, mais avec l’âge, j’ai moins de force. En 2002, je ne pouvais plus faire les transferts car mes tendons à l’épaule ont lâché et je suis passé en fauteuil électrique », précise-t-il.

À 60 ans, Alain Koch vit à Chirens en Isère entre Voiron et Grenoble. Il a été blessé le 12 janvier 1975 (« le même jour que Benoît Dauga ») alors qu’il jouait pilier gauche avec le Stade Olympique Voironnais lors d’un match au Stade Clermontois, en deuxième division. « Il y a eu une mêlée effondrée et j’ai eu une fracture des cervicales C4-C5 ». Il poursuit : « J’avais 20 ans et je faisais des études de médecine. Cela a été la grosse galère au début, mais j’ai bossé et, grâce a mon club, je suis entré dans une société de production de papier où j’ai terminé DRH. Je suis revenu vers le rugby. Je suis élu au comité des Alpes et je travaille avec le Comité départemental de l’Isère sur le développement ».

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« ON N’IMAGINE PAS LES DÉPENSES LIÉES AU HANDICAP »

Alain Koch se déplace avec un fauteuil manuel. « J’ai eu une tétraplégie complète durant six mois, puis une récupération de certains muscles et de ma sensibilité », souligne-t-il en revenant sur l’aide de la Fondation Albert Ferrasse. « Elle est essentielle car l’achat d’un fauteuil entraîne des dépenses assez conséquentes. Sur 2500 € pour un fauteuil manuel qui soit maniable et adapté, la Sécu prend en charge 600 € et je dois le changer tous les cinq ans » Il insiste: « On n’imagine pas les dépenses liées au handicap. On voit la personne sur son fauteuil, mais ce n’est que le sommet de l’iceberg. Il y a tout le reste et des dépenses annexes qui sont importantes. C’est pourquoi l’action de la Fondation est remarquable ».

« Chaque blessé concerné fait une demande auprès de nous en joignant la facture du fauteuil, de même que la prise en compte de la Sécurité Sociale et de la mutuelle, et nous intervenons pour la différence », précise Jean Arhancet, Président de la Fondation. Il explique qu’une quarantaine de dossiers d’aide pour les fauteuils sont traités chaque année concernant les blessés d’avant le 1er juillet 1999 qui sont au nombre de 93 (dont environ 70 se déplacent en fauteuil). « Il faut savoir qu’un fauteuil doit être remplacé régulièrement. Même si nous avons du matériel performant en manuel comme en électrique, il y a toujours des aménagements à effectuer selon le handicap et chaque cas est un cas différent »

Texte : Félix Chiocca – Photos : Loïc Dequier / Isabelle Picarel