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Soyons dignes de l’héritage

Midi Olympique du 8 janvier 2018

Soyons dignes de l’héritage

Cette année, Albert Ferrasse aurait eu 100 ans. Le Maire d’Agen et le comité du Périgord-Agenais ont souhaité célébrer son souvenir autour de la stèle honorant sa mémoire inaugurée en février 2014 à deux pas d’Armandie. En vous livrant quelques extraits de l’intervention du grand dirigeant Jacques Laurans ami fidèle d’Albert Ferrasse, nous voulons faire œuvre utile en émettant le vœu que ceux qui ne l’ont pas connu découvrent l’immense personnalité qu’il fut.

« Joueur d’abord, Champion de France et vainqueur de la Coupe de France en 1945 avec le S.U. Agenais. Remplaçant en équipe de France… Arbitre ensuite, il dirige la Finale 1959, à 42 ans, ainsi que quelques matchs internationaux… Il devient Président de la C.C.A. Dirigeant, puis Président du S.U.A. en 1963, il connaît les joies d’un titre en 1965 et 1966… avec un magnifique triplé en 1965 : Equipe I, Equipe II et Cadets…Président du Comité du Périgord-Agenais en 1966 jusqu’en 1968 où il devient, à 51 ans, Président de la F.F.R. jusqu’au 14 décembre 1991. Pendant sa présidence, 3 grands chelems sont comptabilisés 1977, 1981 et 1987, avec, en prime, la finale de la première Coupe du Monde perdue face aux All-Blacks… Président de la F.I.R.A. de 1989 à 1997, date à laquelle lui succède Jean-Claude Baqué. Président de l’l.R.B. à 2 reprises 1980 et 1987, c’est lui qui remet, pour la 1ère fois le Trophée William Webb Ellis à David Kirk, capitaine néozélandais. Président fondateur de la Fondation Albert Ferrasse-F.F.R., sous l’égide de la Fondation de France, officiellement reconnue le 9 novembre 1990…/… Et, si nous avons tenu à célébrer aujourd’hui le centième anniversaire de sa naissance, c’est surtout pour rendre hommage à sa vision toujours d’actualité du développement du Rugby en France et dans le Monde, c’est pour rendre hommage à son héritage…

En France, nous retiendrons, par exemple, au cours des différents mandats de celui qui ne se voulait « ni dictateur ni potiche », le passage, pour le rugby, d’un sport quasi régional au statut de sport national. De 60 000 joueurs à 220 000, de moins de 1 000 clubs à plus de 1 700 …/… Dès le 28 juin 1969, à l’assemblée générale de Royan, il déclarait indispensables les écoles de rugby qui deviennent obligatoires. La même année est créé le championnat de France cadets. Avec, bien évidemment, pour épauler nos clubs dans ces nouvelles missions, la mise en place des premiers Conseillers Techniques au sein d’une Direction Technique Nationale en création, et l’implantation du Centre National de Formation à Agen en 1988 ! Et puis vinrent les organismes départementaux : Délégations puis Comités Départementaux sur lesquels va s’appuyer la Réforme Territoriale prévue en 2018. Celui de Lot et Garonne a été créé en 1977 ! 40 ans déjà qu’Albert Ferrasse y avait pensé ! …/… Au plan international, combien de pays européens ont pu bénéficier de l’aide du Président de la F.I.R.A. qu’il fut ? La formation des cadres, l’aide technique, le conseil aux arbitres… L’Italie, la Roumanie et la Géorgie, par exemple, ont pu se transformer grâce à son appui. Il avait largement anticipé la future mondialisation du Rugby ! Au plan mondial, qui a oublié l’action d’Albert Ferrasse en faveur de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud ? Le nom de Danie Craven lui reste à jamais associé ! Et quel souvenir de l’avoir vu dévoiler la statue de Danie à l’Université de Stellenbosh devant un parterre de personnalités sud-africaines… Qui a oublié son action en faveur de la création d’une compétition mondiale pour asseoir définitivement la place du Rugby-aux côtés d’autres grands sports déjà planétaires… Cette Coupe du monde que la France organisera à nouveau en 2023. Joueurs, arbitres, dirigeants, présidents de clubs ou d’institutions fédérales, nous avons tous quelque chose d’Albert Ferrasse. Nous sommes tous à des degrés divers ses successeurs. Mais cela se mérite ! Sachons-nous montrer dignes de cet héritage ! »

Gérard Piffeteau